“La sueur de son front tombait sur son nez telle une vague sur la plage en été” de Jennifer

"La sueur de son front tombait sur son nez telle une vague sur la plage en été" de Jennifer

Age : 26 ans,
Ville : Berchem-Sainte-Agathe
Son texte :

– Alexandre, reviens ici ! Nous n'avons pas fini notre conversation ! Tu sais que cette relation me pèse et que nous devons mettre de l'eau dans notre vin !
– Blablabla, toujours la même chose avec toi ! Tu sais que je ne suis pas un homme qui aime parler.
– C'est sûr, mais tu sais aussi qu'on ne peut pas continuer comme ça…
– Dans ce cas, séparons-nous ! C'est ce que tu attends que je dise?
– Et voilà, toujours la même chose… C'est vraiment la seule option que tu me proposes? N'y-a-t-il rien d'autre d'envisageable selon toi?
– Faisons une partie d'échecs, ou de dames, ça nous détendra !
– Garde tes idées stupides pour toi ! Je t'ai dit que je voulais parler, pas jouer !
– Hé, j'aimerais que tu me parles mieux. Je trouve que tu me manques de respect et cela me blesse. Je ne suis pas ton jouet ou l'objet sur lequel tu passes tes nerfs !
– Il est vrai que la période est difficile et que je vis mal ce confinement. Pour autant, je trouve que tu ne fais pas assez d'efforts, et j'ai l'impression d'être la seule à vouloir sauver cette relation.
– Je, je, je, toujours des "je". Ce sont tes cours de communication qui t'ont appris à parler comme ça? Ou c'est ton égoïsme profond? Je fais des efforts, mais tu ne les vois pas. J'ai même lu "Les fleurs du mal" de Kant pour toi !
– Kant? Mais c'est Baudelaire, sombre idiot ! Tu es vraiment bête comme un boulon !
– Le bricolage? C'est vraiment ta référence? Tu ne sais même pas planter un clou !
– Même pas vrai ! Avant d'être avec toi, je me débrouillais très bien. C'est juste que là, je préfère te laisser faire, histoire de partager un peu les tâches ménagères. Au fond, je t'aime et j'ai envie que ça marche… C'est pour ça que je tolère beaucoup de choses et prends la plupart des tâches à mon compte.
– Nom d'un chien Odile, tu trouves vraiment que je ne fais rien? Que je glande? Que je passe mon temps à ne rien faire d'utile pour toi? Pour nous? Tu me rends malade à ne jamais voir ce que je fais et à simplement souligner ce que je ne fais pas. Comme si c'était facile de vous supporter, toi et ta mauvaise humeur constante !
– Oublie ce que je viens de dire… Pas si sûre de vouloir sauver notre relation au final. Je pense sincèrement que tu ne me mérites pas.
– Pardon? Je ne te mérite pas? Mais c'est bien la meilleure celle-là ! Venant de quelqu'un qui ne se supporterait pas plus de 24 heures, t'es gonflée !
– Qu'est-ce que tu viens de dire? Je rêve ! T'es vraiment un monstre ! Monstrueux comme un clown. Tu sais, ceux dont tu as peur?
– Rigole, je t'en prie. C'est sûr que c'est mieux d'avoir peur des araignées et du noir.
– Sapristi ! C'est facile de te moquer de moi… Mais moi au moins je n'ai pas besoin d'appeler ma petite maman chérie tous les jours parce que sinon elle me manque trooooop!
– Tu vas trop loin Odile. On a toujours dit qu'on ne pouvait pas critiquer la relation aux parents. Oui, ma maman me manque, c'est vrai. Mais au moins on peut se dire que je suis un fils bien élevé qui a des valeurs.
– Urticaire ! Voilà ce que tu me donnes quand tu fais ton mielleux comme ça. C'est insupportable !
– Va-t-en alors !
– Wagon, avion polluant, voiture à phare en… je sais plus quoi, trottinette, dos de dromadaire ou même de cabillaud. Crois-moi, si je pouvais partir maintenant, je le ferais. Mais on est confinés, pour rappel.
– Xénon ! C'est ça le mot que tu cherches pour les phares. La reine du bricolage, nous disions…!
– Y'en a marre Alexandre. Tu dépasses les bornes, et je ne veux plus parler avec toi. Je te laisse un dernier mot pour t'exprimer, après je vais préparer les chicons en gratin, comme tous les mardis.
– Zut !

Le Défi

Contrainte :

Abécédaire

Titre :

La sueur de son front tombait sur son nez telle une vague sur la plage en été